Catherine de Bar, une familière de la chapelle

Portrait de Catherine de Bar
Catherine de Bar

Fille de Jean de Bar et Marguerite Guillon, Catherine de Bar est née à Saint-Dié le 31 décembre 1614, dans une rue correspondant à l’actuelle rue Thiers. Elle est la troisième de six enfants. Catherine était atteinte d’une maladie des yeux et sa mère invoqua avec succès sainte Odile.

Elle fréquente assidûment la cathédrale, alors église des chanoines de Saint-Dié, ainsi que la chapelle Saint-Roch, à l’époque encore dédiée à Notre Dame d’Ortimont (lire en fin d’article).

Catherine de Bar entre au monastère des Annonciades de Bruyères, où elle émet des vœux en 1633. Sous le nom de sœur Saint Jean l’Évangéliste, elle devient la sous-prieure du couvent à 19 ans , puis la prieure à 20 ans .

En raison de la guerre de Trente ans, débutée en 1618, Catherine de Bar connaîtra alors des pérégrinations à travers la Lorraine à Badonviller puis à Commercy, où une partie de la communauté est victime de la peste, avant de revenir à Saint-Dié. En 1939, elle revêt l’habit des Bénédictines de Rambervillers, où elle est entrée comme novice, et fait profession en 1640. Elle est chassée à nouveau par la guerre, et va à Saint-Mihel puis à Paris.

Devenue Mère Mectilde du Très-Saint-Sacrement, du nom d’une mystique allemande du XIIIe siècle, elle fonde à Paris en 1651 l’ordre des Bénédictines de l’Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement; initialement institut, il devient congrégation en 1676. Catherine de Bar meurt à Paris le 6 avril 1698. Entre temps, elle a fondé plusieurs couvents en France (à Toul, Rouen, Dreux… mais pas à Saint-Dié, en raison de l’opposition des chanoines) et à Varsovie.

L’ordre fondé par la déodatienne existe toujours avec des monastères en France (en particulier à Rouen et, plus près de nous, à Rosheim, fondé en 1862), mais également en Italie, en Pologne et en Ouganda. Des religieuses de ces monastères sont venues à plusieurs reprises à la chapelle sur les traces de leur mère fondatrice, et en particulier en 2014, année du jubilé de Catherine de Bar, à l’occasion de l’inauguration des nouveaux vitraux le 12 mars .

Photo des Bénédictines dans la chapelle Saint-Roch le 12 mars 2016
Chapelle Saint-Roch, le 12 mars 2014.

Le lien entre cette religieuse et la chapelle nous est donné par Mgr M. Hervin dans sa biographe intitulée « Vie de Mère Mectilde du Saint Sacrement de Bar ». Il écrit ainsi : « A peu de distance de Saint-Dié, était bâti sur le penchant d’une colline, un modeste sanctuaire dédié à Notre Dame d’Ortimont. Catherine à qui l’on permettait d’aller seule à la messe chez les Capucins, partait un moment avant l’heure, courrait au sanctuaire vénéré, saluait Notre Dame, et se faisant sa petite servante, elle balayait sa modeste demeure, ornait son autel de quelques fleurs, lui adressait de nouveau ses vœux et revenait ensuite en toute hâte, afin de ne pas se laisser découvrir. »

Photos des bénédictines dans les jardins de la chapelle le 12 mars 2014.
Les bénédictines dans les jardins de la chapelle le 12 mars 2014.

Une place de Saint-Dié porte le nom de Catherine de Bar. Elle est située entre la rue d’Alsace et la rue de la Prairie, près de la Maison du XXIème  siècle.