Archives par mot-clé : Etienne de la Boétie

Conférence philosophique d’Olivier Bour autour du Discours de la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie

Photo d'Olivier Bour et Jean-François Riotte
Olivier Bour accueilli par Jean-François Riotte

Ce dimanche 14 mai  Olivier Bour, un invité habituel des Amis de la chapelle, avait choisi comme titre à sa conférence philosophique la phrase de La Boétie « Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres », extraite son oeuvre la plus connue le discours « De la servitude volontaire ou le Contr’un ».

Etienne de La Boétie (1530 – 1563) est le contemporain et ami de Montaigne, et son texte a probablement été écrit alors qu’il n’avait que 18 ans. Il n’a été publié qu’en 1576 dans un contexte politique, mais aussi religieux bien particulier avec la naissance du protestantisme.

premier page du Discours de la Servitude volontaire

Réquisitoire contre l’absolutisme politique ou religieux qui ne peut exister que grâce à la complicité de certains, il aborde les questions de liberté, d’égalité, de soumission, mais aussi d’intérêt.

Il est difficile de résumer en quelques lignes la conférence d’Olivier Bour et encore moins les 50 pages de l’ouvrage de La Boétie. Un livre à lire ou relire et qui a été constamment réédité.

En voici quelques éléments.

Photo du public
Comme à l’accoutumée avec Olivier Bour, la conférence a été tout sauf ennuyeuse.

Chacun ne peut ignorer une situation de tyrannie dans laquelle il vit. Mais comment celui qui est au sommet de la pyramide, peut il dominer les autres, lui qui est « un » face à la multitude? Comment les hommes qui disposent naturellement se leur « franchise » (leur liberté) peuvent-ils accepter une telle servitude ?

Certes, il peut y avoir la contrainte par la force. Mais ce n’est pas toujours le cas. Le peuple peut se faire « acheter » comme à Rome avec du pain et des jeux (comme le rappelle la célèbre expression Panem et circenses du poète Juvénal).

La servitude peut aussi être acceptée par habitude : « cela s’est toujours fait ». Et comme l’écrit La Boétie, « on ne regrette jamais ce que l’on n’a jamais eu ». Mais, il y a bien un commencement que la Boétie appelle le malencontre :  « quel malencontre a été cela, qui a pu tant dénaturer l’homme, seul né de vrai pour vivre franchement ; et lui faire perdre la souvenance de son premier être, et le désir de le reprendre ? « .

Photo d'Olivier Bour
Le conférencier a opposé servitude et soumission

La servitude peut également être acceptée par intérêt. Car si le « un » se maintient en haut de la pyramide, c’est qu’il est soutenu directement par quelques personnes, elles mêmes soutenues par d’autres,  le système se reproduisant ainsi à tous les étages de l’organisation… : « cinq ou six ont eu l’oreille du tyran […]. Ces six ont six cents qui profitent sous eux, et qui font de leurs six cents ce que les six font au tyran […] ces six cents en maintiennent sous eux six mille… ». Chacun pouvant y trouver son intérêt, en espérant prendre un jour jour la place de celui qui est au dessus de lui…

Bien qu’écrit au 16 ème siècle, ce texte reste d’une grande actualité, car cinq siècles après La Boétie, il y toujours des tyrans, petits ou grands.

 

Dimanche 14 mai à 10 heures 30 – Conférence philosophique d’Olivier Bour

 

Le titre de la conférence d’Olivier Bour « Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres » est extrait du Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un, l’oeuvre la plus connue de La Boétie.

Etienne de La Boétie (1530 – 1563) est le contemporain et ami de Montaigne.

Olivier Bour est professeur de philosophie en classes préparatoires au Lycée Poincaré de Nancy.

Photo de la couverture du Discours de la servitude volontaire

Bien qu’écrit au 16 ème siècle, le texte d’Etienne de la Boêtie publié en 1576, reste d’une grande actualité. Réquisitoire contre l’absolutisme qui ne peut exister que grâce à la complicité de certains, il aborde les questions de liberté, d’égalité…