Dimanche 9 avril, comme à son habitude, Damien Parmentier a tenu son public en haleine lors de sa conférence sur « Santé et charité à la fin du Moyen Âge. Hôpital et léproseries dans le Val de Saint-Dié aux XIVème et XVème siècles« .
Les documents sur cette période sont relativement pauvres au niveau local, en particulier sur le plan iconographique, mais l’historien a pu partager avec ses auditeurs les connaissances acquises dans les archives du Vatican auxquelles il a pu accéder. Il a également rappelé l’importance du Chapitre de Saint-Dié qui dépendait directement de Rome, et n’était rattaché à aucun diocèse.
Les établissements hospitaliers du moyen âge n’avaient pas la fonction qu’ils ont actuellement. Etablissements destinés à offrir l’hospitalité au sens premier du terme, ils répondaient aux exigences de la charité chrétienne. Et l’hôpital, géré par les religieux, était là pour accueillir et soulager son prochain. Un prochain qui était tout aussi bien l’habitant du territoire, malade ou indigent, que le voyageur de passage que l’on accueillait avec ses animaux de bât, ânes ou chevaux.
La voie de passage principale de la ville étant à l’époque constituée par les rues de la Bolle et d’Alsace, c’est tout naturellement sur cet axe que s’établit dès le XIIIème siècle le premier hôpital déodatien. Situé sur la place du Vieux Marché, l’actuelle place Saint-Martin, il est également hors les murs de la ville, qui est alors entourée de remparts. Cette localisation avait, entre autres, un intérêt sanitaire permettant d’éviter la propagation des épidémies à l’intérieur de la ville. Ultérieurement cet établissement sera doté d’une chapelle qui deviendra le lieu de culte du quartier, puis sera remplacée par l’église Saint-Martin.
Les archives montrent qu’en 1291, le Chapitre de Saint-Dié a un compte spécial pour les indigents pris en charge par l’hôpital et qu’un des chanoines, et non des moindres, a la charge de le gérer avec un budget de 200 florins d’or. A titre indicatif, à cette époque, un bœuf vaut un dixième de florin. Au milieu du XIVème siècle, l’établissement a également un chanoine médecin, alors que ce métier était surtout exercé par des médecins juifs.
Saint Martin embrassant un lépreux
Ce n’est qu’en 1725 que le chapitre fera construire, pour une somme de 20 000 livres, un nouvel hôpital. Il occupera le même emplacement jusqu’en 1944, là où se trouve maintenant le lycée Jules Ferry, avant d’être reconstruit dans les années 1950 sur les hauteurs de la ville, avec une mise en service en 1960.
A côté de l’hôpital, sont construites des léproseries. La plus importante était située à La Chenal (route d’Herbaville, sur la droite, au delà du Taintroué), avec une chapelle dédiée à Saint Urbain. Elle avait son propre cimetière, ce qui n’était pas le cas de l’hôpital. Une autre léproserie sera construite rue d’Alsace, vers Sainte Marguerite. Enfin, si la chapelle Saint-Roch est connue pour ses pestiférés, elle a également reçu des lépreux.
Carte Cassini avec les emplacements de l’hôpital et des léproseries.
Les lépreux reconnaissables à leur cotte plissée, n’étaient pas initialement des exclus et ils conservaient des droits. Ceux de La Chenal pouvaient également travailler dans les forêts de l’actuel massif de la Madeleine un massif qui leur doit son nom : Marie-Madeleine, disciple du Christ est en effet la patronne des lépreux.
Après le retour des croisades, l’attitude va changer vis-à-vis des lépreux, et l’on passe à une politique d’exclusion plutôt que de soins. Le diagnostic de lèpre est posé sur des critères pas forcément rigoureux, englobant d’autres maladies comme le psoriasis. Et la personne reconnue lépreuse « subit » une cérémonie « d’enterrement de vivant » à la suite de laquelle elle est conduite vers son lieu d’hébergement, avec interdiction de s’approcher trop près des gens, de toucher les produits, de circuler dans des rues ou chemins étroits, obligation de se déplacer avec une crécelle… Mais, il y aussi a des abus, et l’on place des délinquants dans les léproseries. Cela ne peut que retentir sur les conditions de vie dans ces établissements, où il se passe des choses pas très « catholiques ».
Lépreux agitant sa crécelle. Barthélémy l’Anglais, Livre des propriétés des choses, France, fin du XVe siècle. Paris BnF.
Le samedi 25 mars, dans le cadre de la Semaine Internationale de la Francophonie et en partenariat avec Lorraine Québec, a eu lieu la première édition déodatienne de la dictée francophone de France Québec.
Elle se composait de quatre textes écrits par des auteurs représentant les quatre pays ou provinces à l’honneur cette année : le Québec, l’Acadie, l’Auvergne et la Côte d’Ivoire.
Pour départager les candidats, il y avait 11 mots supplémentaires : zythum, péculat, spondyle, drosophile, cathéter, caudataire, ptéridophore, affouager, dermeste, fermentescible, helminthiase. En voici les définitions : Dictée de France Québec-Mots de départage adultes.
Le drapeau québécois à la chapelleAprès le concert de Floyd Obsession du 11 mars qui a eu lieu à l’Espace Georges Sadoul, retour « aux sources » pour l’Association des Amis de la Chapelle qui organisait les 25 et 26 mars ses premières animations 2017 sur le site de la chapelle en partenariat avec Lorraine Québec, l’une des associations régionales de France Québec.
La dictée France Québec
Le samedi 25 mars a eu lieu pour la première fois à Saint-Dié, la dictée francophone de France Québec dont s’était la 17ème édition au niveau national. Organisée dans le cadre de la semaine de la francophonie, elle a réuni 5 amoureux de la langue française qui ont découvert à cette occasion quatre textes de 120 à 130 mots chacun écrits par des auteurs du Québec, d’Acadie, d’Auvergne et de Côte d’Ivoire et dictés par Paule Gehay. La meilleure élève déodatienne a rendu une copie avec 7 fautes et demi, un peu moins bien que la meilleure lorraine (7 fautes).
Michel Schluck a présenté un condensé de l’histoire du Québec
Le dimanche 26 mars durant toute l’après-midi avaient lieu des animations autour du sirop d’érable. Elles ont attiré plus d’une centaine de personnes entre 14 heures et 18 heures. Elles ont pu écouter la conférence de Michel Schluck, président de Lorraine Québec, sur l’histoire de la « Belle Province » ou celle de Gérard et Jean-Louis Bourdon sur le sirop d’érable, depuis les légendes amérindiennes jusqu’à sa production actuelle.
Dégustation de la tire
On pouvait aussi déguster quelques pâtisseries au sirop d’érable (crêpes, gâteau aux canneberges, carré au dattes) mais également goûter de la « tire » préparée par Jean-Luc Cronne, un des responsables de Lorraine Québec. Il s’agit de sirop d’érable chauffé à 115,5°C que l’on étale au Québec sur un lit de neige (elle était remplacée au vu des météorologiques locales par de la glace fournie par Intermarché). On la mange ensuite à l’aide d’un bâtonnet de glace.
Partie de Pichenottes avec Michel Schluck
D’autres personnes ont pu s’initier, sous les conseils de Michel Schluck aux « Pichenottes« , jeu traditionnel du Québec, ou découvrir dans les jardins la récolte de l’eau d’érable dans une « chaudière » et grâce à un « chalumeau » ou celle de la sève de bouleau. Ou tout simplement profiter des premières fleurs : pervenches dans les sous-bois, narcisses, rhododendrons…
Vente de sève de bouleau par Jean-François Riotte
Enfin, tandis que les Amis de la Chapelle vendaient leur sève de bouleau, Lorraine Québec avait installé un stand de vente de sirop, d’érable et de produits dérivés : biscuits, sucre, bonbons, bière…
Le stand de Lorraine Québec
Pour compléter l’ambiance québécoise, le président Riotte avait fait réaliser un panneau signalétique avec un animal que l’on ne rencontre pas habituellement dans les forêts vosgiennes : il s’agit d’un élan, que les québécois appellent orignal. Merci à la Direction Départementale des Territoires pour le prêt du support, tandis que le mat pour le drapeau avait été mis à disposition par la ville.
Merci à Murielle Drui qui a réalisé une partie des photos de cet article.
Prochain RV à la chapelle dimanche 9 avril à 16 heures 30 : conférence de Damien Parmentier sur « Santé et charité à la fin du Moyen Âge. Hôpital et léproseries dans le Val de Saint-Dié aux XIVème et XVème siècles ».
Les stylos de la dictée France Québec sont prêts, rangés dans une boite de sirop d’érable
Le samedi 25 et le dimanche 26 mars, auront lieu les premières animations de l’année 2017 à la la chapelle Saint-Roch.
Elles sont mises en place en partenariat avec Lorraine Québec dans le cadre de la Semaine Internationale de la Francophonie avec deux temps forts.
Le samedi à 14 h aura lieu la première édition déodatienne de la dictée francophone de France Québec qui sera lue par Paule Gehay, assistée de Jean-Luc Ganier. Seront à l’honneur cette année, outre le Québec et l’Acadie, l’Auvergne ainsi que la Côte d’Ivoire qui va accueillir les Jeux de la Francophonie.
Le dimanche de 14 à 18 h, l’après midi sera consacrée au sirop d’érable avec des conférences sur ce produit par Gérard et Jean-Louis Bourdon et sur l’histoire du Québec aux 16ème et 17ème siècles par Michel Schluck, président de Lorraine Québec et vice-président de France Québec. Sont également prévues des parties de pichenottes, jeu traditionnel québécois ainsi que la dégustation et la vente de produits à base de sirop d’érable. Comme l’an passé à la même époque, de la Sève de bouleau de la Chapelle sera également en vente.
Les érables de la chapelle ont été « entaillés » pour récolter de l’eau d’érable
Le groupe Floyd Obsession a offert aux 750 personnes présentes à l’Espace George Sadoul un spectacle de qualité pendant plus de 2 heures et demie avec une vingtaine d’œuvres du mythique groupe britannique Pink Floyd.
Le concert a débuté en douceur avec Shine on you crazy diamond pour se terminer avec Eclipse, le troisième morceau du rappel. Sans oublier, une version très intéressante du célèbre Money. Même les puristes ont du s’y retrouver.
Le concert est lancé
Des œuvres revisitées par les dix artistes qui ont intégré dans leur formation, à côté de la formation de base (guitares, basse, clavier et batterie), un saxophoniste, une violoniste, une violoncelliste et une harpiste, ainsi que deux chanteuses. Avec une partie acoustique. Sans excès de décibels et sans trahir l’esprit Pink Floyd.
Le saxophoniste et les chanteuses
Comme indiqué précédemment, le spectacle a été filmé par un groupe d’étudiant-e-s du département MMI (Métiers du Multimédia et de l’Internet) de l’IUT de Saint-Dié dirigés par leur professeur Jacques Schaab. Les images enregistrées par leurs caméras fixes et mobiles feront l’objet d’un film qui sera montré par Romain Ganier. (voir ci-dessous). Dès sa réalisation, il sera mis en vente par l’association. Informations à suivre sur notre site.
Les étudiants de l’IUT
A l’occasion de ce spectacle, l’association avait fait réaliser un tee-shirt pour identifier les bénévoles. Il était également mis en vente le soir du concert. Il en reste quelques exemplaires.
Une partie des bénévoles
Cette soirée s’est déroulée à la satisfaction du public, des artistes mais aussi des Amis de la Chapelle. Sur sa lancée de 2016, l’association a programmé dans son agenda 2017 d’autres rendez-vous musicaux dont la deuxième édition de Rock à la Chapelle les 9 et 10 juin. Le vendredi 9 juin Tribute to the Doors avec en première partie le groupe spinalien Introducing Mr Spoon et le samedi 10 juin Tribute to Queen avec en première partie Fergessen en formation complète. Concerts en plein air dans les Jardins de la Chapelle. Les billets seront prochainement en vente. Le programme complet des animations 2017 est à consulter dans l’article suivant :
L’agenda 2017 a été présenté lors de l’Assemblée Générale du 22 février.
Changement d’heure : la conférence de Damien Parmentier du 9 avril aura lieu à 16 h 30 et non pas 15 h comme annoncé initialement.
L’année débutera le 11 mars par le concert Floyd Obsession et se terminera avec l’animation » Et si on fêtait Noël à la chapelle » le 15 décembre. En association avec Lorraine Québec, nous organisons le samedi 25 mars la Dictée francophone de France Québec, à l’occasion de la semaine de la Francophonie, et le dimanche 26 mars, des animations autour du sirop d’érable. Rock à la Chapelle est reconduit sur deux soirées avec le 9 juin Tribute to the Doors (première partie : Mr Spoon) et le 10 juin Tribute to Queen (première partie : Fergessen).
Au total il y aura
cinq concerts : Floyd Obsession en mars, Tribute to the Doors, Tribute to Queen Gérard Delon en juin et les chants de Noël,
la Dictée francophone de France Québec le samedi 25 mars, à l’occasion de la semaine de la Francophonie (participation gratuite sur inscription),
huit conférences : deux lors de l’animation avec Lorraine Québec en mars (le sirop d’érable et l’histoire du Québec aux XVIe et XVIIe), Damien Parmentier (Santé et Charité à la fin du moyen âge) et La Poulie (Gantois) en avril, Olivier Bour (conférence philosophique) en mai, deux lors de l’animation sur le miel en septembre et Claude Thouvenot (Lorsque l’on se nourrissait sur sa terre) en octobre,
trois expositions : La Poulie en avril, Julien Cuny en juin et lors des Journées du Patrimoine en septembre,
trois animations : le sirop d’érable avec Lorraine Québec en mars, le miel avec Jean-Louis Perrotey et Ismaël Sozcu en septembre et la soupe en octobre,
des visites : le 13 juillet, le 11 août, les 17 et 18 septembre et à la demande,
la messe de la Saint Roch le 16 août et l’inauguration d’une plaque commémorative de Catherine de Bar, une familière de la chapelle fondatrice d’une congrégation bénédictine au XVIIe,
et peut-être, comme à l’habitude, quelques surprises.